mardi 13 novembre 2007

Les Papavéracées

Les classifications par famille botanique date du précurseur Linné, le tout 1er à avoir mis en place une classification descriptive, sur la base des caractères morphologiques des fleurs.
Puis au 19è siècle, Darwin et sa théorie de l’évolution ont fait évoluer la sphère de la botanique vers une classification à la fois morphologique et chronologique, le monde vivant étant vu comme un ensemble de multiples chaînes évolutives. Les botanistes ont ainsi donné naissance à un arbre généalogique du monde végétal, ce qu'on appelle une classification phylo-génétique.
Depuis les années 90, on a en toute logique superposé à ces approches des classifications géniques, établies sur la base des séquences d’acide nucléique. Ces dernières reposent sur un caractère non visible à l’œil nu : la notion de pollen monoaperturé ou triaperturé, selon que le pollen peut germer par 1 pore ou 1 ouverture vs 3 pores ou ouvertures. Le but étant là aussi d'identifier les espèces les plus "évoluées", et notamment celles disposant du maximum d'atouts pour se reproduire et survivre.

On peut ainsi lister une série de grandes règles évolutives concernant nos amies les plantes.
Au niveau de l'appareil végétatif tout d'abord :

  • Les plantes annuelles sont + évolutives que les vivaces. Leur cycle de vie étant d'1 an seulement, à chaque cycle soit chaque année, il y a possibilité de modifications génétiques ;
  • Les plantes à feuilles alternes sont + évoluées que celles à feuilles opposées, ce qu'on ne sait pas encore expliquer.

Au niveau de l'appareil reproducteur par ailleurs :

  • Les inflorescence de grande taille sont 1 perfectionnement, car elles sont repérées de loin par les insectes pollinisateurs ;
  • De même, les fleurs nombreuses et compactes sont de véritable terrain d’atterrissage pour les insectes, comme chez les Composées ou Ombellifères ;
  • Chez les végétaux récents, les pièces florales ont tendance à se souder alors que chez les végétaux anciens, les pièces sont en ellipse, le but étant bien là encore une meilleure protection des parties sexuées contre les intempéries ;
  • De même les ovaires les + primitifs sont supères et libre tandis que les ovaires les plus avancés sont infères et adhérents ;
  • Etc.

Ces considérations générales botaniques une fois rappelées, la famille qui va nous intéresser aujourd'hui est celle des Papavéracées, qui n'est autre, comme son nom l'indique, que la famille des Pavots, regroupant aussi, parmi les célèbres médicinales, le Coquelicot et la Chélidoine.
Les Papavéracées sont une famille de dicotylédones, comptant environ 200 espèces que l'on trouve plutôt dans l’hemisphère nord. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces. Les fleurs sont actinomorphes, hermaphrodites à 4 pétales ou plus avec un calice à 2 sépales tombant lorsque la fleur s'épanouit. Les étamines sont très nombreuses. Le fruit est une capsule d'où les graines s'échappent par des pores, ce qu'on appelle la déhiscence poricie. Les feuilles alternes sont très découpées. Toute la plante secrète un latex de différente couleur suivant l'espèce. On voit ainsi que, si l'on en croit nos règles de l'évolution, on a à faire à une famille plutôt ancienne, qui n'en reste pas moins une intéressante famille médicinale.

Ainsi le Coquelicot, cousin du pavot, a l'intérêt de favoriser l'endormissement mais sans avoir les propriétés narcotiques de l’opium. Ses pétales sont recommandés en infusion ou sous forme de sirop. En médecine arabe, les graines sont mélangées au miel pour retrouver un sommeil paisible
Il est antispasmodique, idéal pour calmer la toux notamment nocturne des enfants et personnes âgées. On le conseille en cas de bronchites, pneumonies, pleurésie.
L'infusion de pétales de coquelicot (10 à 20g par litre) est à pulvériser en fin de journée sur le visage pour prévenir les rides.
En cuisine, ses jeunes feuilles avant floraison sont à déguster en salade, ses graines sont idéales dans les pains, pâtisseries, sur les fruits crus ou cuits, les gratins de pâtes, etc. On peut en faire une très bonne huile.

Le Pavot à Opium quant à lui, notre Papaver somniferum, s'est fait une réputation qui va au-delà de ses propriétés purement médicinales ... Pourtant, l'usage de décoctions de pavot est un remède traditionnel dans les régions où la plante peut être cultivée, notamment du fait de ses vertus sédatives, calmantes et hypnotiques. C'est un remède contre l’anxiété.
Sédatif de la douleur, il est recommandé contre les insomnies dues à la douleur. Il serait dit-on plus efficace que la morphine (qui en dérive) et moins nocif pour les reins et intestins. Encore une fois toute la puissance de la plante comme un "totum" ...
Attention cependant, ses propriétés sédatives sont précédées d’une excitation nerveuse et musculaire, des fonctions circulatoires, respiratoires et intellectuelles.
Ses graines sont souvent utilisées en cuisine, notamment dans les pays d'Europe de l'Est, pour aromatiser les pains et pâtisseries.

Enfin la Chélidoine est bien connue pour l'action de son latex frais sur les verrues, qu'elle fait ainsi disparaître. Un remède de "Grand-Mère" comme on dit, qui a bien prouvé son efficacité. Pour le reste, la Chélidoine est une grande toxique, ce qui interdit tout usage interne de la plante, si ce n'est en homéopathie. C'est alors l'un des grands remèdes hépatiques.

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